Comme la pandémie de COVID-19 continue d’avoir des répercussions dévastatrices sur le taux de mortalité dans le monde, il s’agit d’un domaine de recherche important pour l’équipe de Club Vita. Dans cet article, nous comparons la situation pandémique actuelle au Canada à celles du Royaume-Uni et des États-Unis. Nous abordons cette question en tenant compte des vagues du virus, de l’incidence de la vaccination et de facteurs inconnus qui pourraient modifier le portrait actuel.
En résumé :
- Le Canada a connu des vagues moins importantes que le Royaume-Uni et les États-Unis, mais, parmi ces trois pays, il est celui qui a enregistré le plus grand nombre de nouveaux cas par million d’habitants en avril 2021.
- Au Canada, les décès causés par la COVID-19 pendant la troisième vague ont été moins nombreux que lors des vagues précédentes, mais le niveau d’hospitalisations reste très préoccupant et pourrait avoir des effets à long terme sur le système de santé.
- La vaccination de masse au Royaume-Uni et aux États-Unis a peut-être aidé à limiter la propagation du coronavirus, mais le ralentissement de l’offre et de la demande ainsi que l’apparition de nouveaux variants moins sensibles au vaccin constituent des défis supplémentaires.
- Il subsiste encore beaucoup d’incertitude quant aux répercussions de la COVID-19 sur la santé et la longévité; c’est pourquoi Club Vita continuera d’examiner ce domaine avec attention.
Pour la première fois depuis le début de la pandémie, le niveau relatif des nouveaux cas quotidiens au Canada est supérieur à celui des États-Unis et du Royaume-Uni.
Le graphique 1 ci-dessous montre la progression de la moyenne mobile sur 7 jours des cas de COVID-19 et met en évidence les « vagues » de la pandémie au Canada, au Royaume-Uni et aux États-Unis. Une « vague » peut être considérée comme une période d’augmentation soutenue des nouveaux cas quotidiens de COVID-19, suivie d’une période de diminution soutenue.
Source : Données officielles recueillies auprès d’Our World in Data https://ourworldindata.org/
Au début de la pandémie, les trois pays ont vu le nombre de cas par million de personnes augmenter à l’échelle nationale selon une tendance similaire, bien qu’à des niveaux variables et avec quelques différences notables entre les régions de chaque pays (p. ex. Montréal et Vancouver). Le nombre réel de cas pendant cette période a très probablement été sous-estimé, car tous les pays ont eu du mal, au début de la pandémie, à répondre à la demande de dépistage. Les tendances ont divergé après mai 2020 : alors que le Canada et le Royaume-Uni ont connu un important ralentissement des nouveaux cas tout au long de l’été 2020, les États-Unis ont été confrontés à une deuxième vague et ont vu les nouveaux cas atteindre un pic en juillet.
Le Royaume-Uni et les États-Unis ont tous deux fait face à d’importantes vagues à la fin de 2020 et au début de 2021, mais ont depuis enregistré une réduction du nombre de nouveaux cas quotidiens, ce qui a mis fin à leurs deuxième et troisième vagues respectivement. Si le Canada a également traversé une deuxième vague au début de l’année, il est entré dans sa troisième vague après une courte période de réduction du nombre de nouveaux cas, et, en avril, le nombre de cas par million d’habitants a dépassé celui du Royaume-Uni et des États-Unis pour la première fois depuis le début de la pandémie.
Au Canada, la troisième vague est marquée par une hausse des hospitalisations
Au cours de la troisième vague au Canada, le nombre total d’hospitalisations a dépassé les niveaux de la première vague pour s’apparenter à ceux de la deuxième vague. Quant au nombre de patients traités dans les unités de soins intensifs (USI), il a atteint un niveau record depuis le début de la pandémie. La pression imposée sur les USI au cours de la troisième vague montre à quel point la COVID-19 continue de poser d’importants nouveaux défis.
Le graphique 2 présente les nombres de nouveaux cas et de décès liés à la COVID-19, ainsi que les nombres d’hospitalisations. Malgré la hausse des nouveaux cas et des hospitalisations à un rythme alarmant, les décès ne grimpent heureusement pas à la même cadence. Les nouveaux cas quotidiens et les admissions dans les hôpitaux durant la troisième vague sont relativement semblables à ceux de la deuxième vague, mais le nombre de patients dans les USI a presque doublé, tandis que les décès ont diminué de plus de la moitié.
Source : Données officielles recueillies auprès d’Our World in Data https://ourworldindata.org/
Le fait que les décès ne suivent pas une tendance semblable à celle des patients dans les USI pourrait être attribué à l’augmentation de la proportion de la population plus jeune du Canada qui contracte le virus. Chez les jeunes, le taux de mortalité lié à la COVID-19 est plus faible que chez les gens plus âgés, qui représentaient la majorité des personnes infectées lors de la première vague. De plus, les personnes à haut risque ont été vaccinées en priorité, ce qui a permis de réduire le taux de mortalité malgré l’augmentation des cas.
La pression que continue d’exercer la COVID-19 sur le système de soins de santé risque d’allonger les délais de diagnostic et de traitement des patients et de contribuer à l’épuisement professionnel et à la hausse des absences du personnel hospitalier. Nous continuerons à surveiller les effets collatéraux de la pandémie sur le système de santé ainsi que sur d’autres aspects de notre vie. Ces éléments pourraient influer sur les attentes en matière de longévité.
La troisième vague continue de frapper au Canada et les efforts de vaccination progressent toujours
De nombreux facteurs entrent en jeu lorsqu’on compare la situation pandémique actuelle dans les trois pays, comme la vaccination, les restrictions en place, le respect de celles-ci, les nouveaux variants et les profils démographiques.
L’évaluation de ces facteurs est complexe, mais les données sur les campagnes de vaccination sont facilement accessibles dans les trois pays. Les graphiques 3 et 4 montrent la moyenne mobile sur 7 jours des cas de COVID-19 par rapport au pourcentage de la population qui a reçu au moins une dose de vaccin et au pourcentage de la population qui est entièrement vaccinée.
Premier pays à approuver un vaccin contre la COVID-19, le Royaume-Uni a connu une forte hausse de l’administration d’au moins une dose de vaccin avant que la cadence ne ralentisse en avril 2021. Cette tendance pourrait persister temporairement, car les représentants du gouvernement britannique prévoient un ralentissement de la distribution des vaccins jusqu’à la fin du mois de juillet. Les États-Unis ont également réussi à distribuer rapidement les vaccins, mais observent aujourd’hui un certain ralentissement en raison de la réduction de la demande.
Si le Royaume-Uni a administré au moins une dose de vaccin à une plus grande proportion de sa population que les États-Unis, une proportion plus importante de la population américaine est entièrement vaccinée (voir le graphique 4). En effet, les deux pays ont adopté des approches différentes en ce qui concerne l’intervalle de temps entre la première et la deuxième dose, et qu’ils ont été confrontés à des difficultés particulières dans la production et la distribution du vaccin.
Si le Royaume-Uni et les États-Unis ont pris de l’avance, le Canada a quant à lui accéléré le rythme de la distribution des vaccins à la suite des difficultés d’approvisionnement rencontrées plus tôt dans l’année, permettant ainsi à environ 4 % de la population canadienne d’être entièrement vaccinée. Comme le Royaume-Uni, le Canada choisit d’administrer la première dose à autant de personnes que possible avant d’administrer la deuxième dose.
Source : Données officielles recueillies auprès d’Our World in Data https://ourworldindata.org/
Source : Données officielles recueillies auprès d’Our World in Data https://ourworldindata.org/
De nombreuses questions demeurent
À la lumière des tendances présentées dans cet article, plusieurs questions importantes sur la situation entourant la COVID-19 au Canada se posent :
- Dans quelle mesure la vaccination de masse au Royaume-Uni et aux États-Unis limite-t-elle la propagation du virus par rapport aux niveaux d’infection constatés? Même si le Canada rattrape son retard en matière de vaccination, la proportion de personnes ayant contracté la COVID-19 demeure bien moindre qu’au Royaume-Uni et aux États-Unis.
- Le Canada sera-t-il confronté à d’autres obstacles en matière d’approvisionnement en vaccins, et assisterons-nous à un ralentissement de la demande de vaccins comme au Royaume-Uni et aux États-Unis?
- Comment les différences entre les mesures de confinement au Canada et celles en place au Royaume-Uni et aux États-Unis ont-elles influé sur la propagation de la COVID-19? Et quels seront les effets des différentes levées de restrictions au pays sur le nombre de nouveaux cas?
- Dans quelle mesure les différents variants préoccupants de la COVID-19 toucheront-ils les diverses régions du Canada?
De grandes incertitudes subsistent, et c’est pourquoi Club Vita continuera à suivre de près la situation et à présenter des données sur les répercussions de la COVID-19 sur la longévité à court terme et à long terme.