Depuis un certain temps maintenant, l’obésité est en hausse aux États-Unis, au Royaume-Uni et au Canada. Elle est aussi fortement liée à une réduction de l’espérance de vie. Cette situation risque d’avoir un effet important sur la santé et la longévité futures, mais la prise de conscience croissante de l’impact de l’alimentation sur la santé permet d’espérer que la tendance pourra être inversée.
Je prédis que l’alimentation et les habitudes alimentaires seront reconnues et adoptées comme l’un des principaux facteurs de santé et de longévité futures.
Une plus grande prise de conscience de ce que contiennent réellement les aliments
Les gens sont de plus en plus conscients de ce que contiennent les aliments qu’ils consomment ; l'apport quotidien recommandé pour les éléments alimentaires, tels que les graisses, les graisses saturées, les glucides et le sel, est désormais largement diffusé. De plus, on presse les fabricants de révéler la véritable composition des aliments. Les chaînes mondiales de restauration rapide, telles que McDonald, indiquent désormais la teneur en calories des éléments de leur menu. Au Royaume-Uni, on a même créé un système inspiré des feux de signalisation qui permet aux consommateurs de repérer facilement les avertissements associés aux aliments vendus en épicerie. Finie l’époque où le Nutella pouvait être annoncé comme une option saine pour le déjeuner!
Information disponible en anglais seulement: https://www.nhs.uk/live-well/eat-well/how-to-read-food-labels/
En réponse, les rayons « sans » des supermarchés prennent de l’expansion. En effet, beaucoup de consommateurs veulent des aliments exempts de certains ingrédients. De plus, le marché mondial des aliments fonctionnels pousse les fabricants à innover pour satisfaire à la demande en forte croissance de personnes qui veulent des aliments dont les effets positifs sur la santé vont au-delà de la simple nutrition. Une règle alimentaire commune aux personnes qui vivent le plus longtemps suggère d’éliminer tout aliment qui compte le sucre parmi ses cinq premiers ingrédients, en particulier le sucre ajouté. En regardant plus attentivement les étiquettes d’ingrédients, il vous sera plus facile de repérer les aliments qui entrent dans la catégorie des aliments non recommandés et, je l’espère, ceux qui peuvent vous aider à vivre plus longtemps.
Les services de livraison de repas à l’ère du numérique
Bien que nous soyons de plus en plus conscients de l’importance des ingrédients et d’une alimentation saine, nous avons également besoin de commodité. L’expression « ère numérique » s’est ancrée en nous récemment. Conséquence : nous avons un besoin insatiable d’avoir le monde au bout des doigts grâce au téléphone intelligent. En 2020, les applications de livraison d’épicerie et de repas ont connu une croissance importante. Uber Eats est devenu la norme. Le nombre de fois où je me suis demandé combien de bouteilles de vin je pouvais acheter sans me rendre à la SAQ est gênant. L’ironie est que c’est justement pendant que je me versais un verre de cette même bouteille achetée par Uber Eats qu’on me demandait lors de réunions de famille à quelle fréquence je cuisinais moi-même mes plats. Blague à part, on prévoit que l’utilisation des applications de livraison de repas va continuer à s’accroître pendant longtemps encore. Aux États-Unis, des études suggèrent une très forte utilisation fréquente des applications de livraison de repas. Dans une étude réalisée par Zion et autres, 40 % des personnes interrogées avaient utilisé une application de livraison multirestaurant au cours des 90 derniers jours. La restauration rapide étant fortement liée à des effets néfastes sur la santé, la situation est particulièrement préoccupante lorsque 63 % des utilisateurs d’applications de livraison de repas sont âgés de 19 à 29 ans.
Il est bien connu que l’obésité est liée à une espérance de vie moindre, et il a été observé que le sentiment général de bonheur diminue chez les personnes en surpoids. De façon générale, ce sont notre santé, notre espérance de vie et la qualité de notre vie future que nous sacrifions au profit de la commodité de la livraison de repas.
La psychologie de l’alimentation
Manger est un comportement gratifiant. La plupart d’entre nous choisissent nos aliments en fonction de nos émotions; nous mangeons en situation de stress ou parce que nous sommes distraits, pour faire face à une situation, pour oublier ou pour nous récompenser (le gâteau au chocolat, mon péché mignon, entre assurément dans la catégorie de la récompense). Nous mangeons en regardant nos émissions favorites et engloutissons le repas avant la pratique de soccer de notre enfant, car il faut éviter de provoquer l’entraîneur en arrivant encore une fois en retard. Nous ne sommes pas pleinement présents et, par conséquent, nous ne sommes pas pleinement conscients de chaque bouchée prise. Malheureusement, la nourriture n’est pas la solution à nos problèmes. On devrait plutôt pratiquer l’ alimentation consciente. Lorsqu’on mange en portant attention à l’acte de manger, il est possible de ralentir le processus et d’être sensible aux saveurs, et de cesser de s’alimenter une fois qu’on est rassasié plutôt que plein. Cela permet d’éviter de trop manger. L’attention ne se porte plus sur la même chose et l’on apprend à prendre conscience des signaux envoyés par le corps. En étant plus à l’écoute de son corps, on peut se concentrer sur les sentiments que provoquent certains aliments. En conséquence, il est possible de faire des choix alimentaires plus éclairés et d’être plus à l’aise dans son mode de vie. Cela nous permet d’être plus heureux et en meilleure santé, dans l’optique de vivre plus longtemps.
Avoir le beurre et l’argent du beurre, c’est possible?
En attendant que la commodité des applications de livraison de repas s’harmonise à notre demande pour des aliments meilleurs pour notre santé, c’est à nous de maintenir un mode de vie sain et équilibré. Saviez-vous que la génétique n’est responsable que d’une variation de 16 % de l’espérance de vie générale? J’ai passé la plus grande partie de ma vie à penser que si ma grand-mère pouvait vivre jusqu’à 85 ans, je le pouvais aussi! C’est vrai jusqu’à un certain point, mais il semble que nos choix et nos habitudes de vie ont une grande incidence sur la durée de notre séjour sur Terre. Et oui, cela inclut nos choix alimentaires. Mais comment trouver le temps de faire de bons choix quand on est constamment occupé? Mon premier pas : reconnaître que la livraison si pratique de bouteilles de vin à domicile n’en vaut pas vraiment la peine, après tout.
Je prédis que cette prise de conscience va mettre l’alimentation et les habitudes alimentaires au premier plan des discussions futures sur la santé publique et la longévité.
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